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Danse en latence

Et si demain il n’y avait plus de politiciens, si demain nous avions la possibilité de décider collectivement de notre avenir. En serions-nous capables ?  En sachant que le collectif implique que chacun écoute l’autre, que l’on accepte de ne pas tout maîtriser, qu’un humain est un individu libre. Certains diront que sans chefs c’est le chaos assuré, d’autres pensent que c’est la voie de la liberté et de l’harmonie. Nous allons grâce à ce spectacle nous mettre en situation, pour faire advenir un moment où la tolérance et l’intelligence collective humaine peuvent jaillir. Peut-être existera-t-il un moment de latence qu’il faudra accepter avant de trouver la danse.

Concept :

 4 danseurs sur le plateau, les yeux bandés. Les danseurs ont des capteurs vibreurs placés sur leurs membres (bras, jambes, tête).

Ces vibreurs sont activés via les téléphones portables du public. 20 capteurs seront actifs.
20 personnes du public vont donc avoir la possibilité de faire se mouvoir les danseurs, chacun en envoyant un signal vibratoire à l’un des membres d’un danseur. Les danseurs ont l’obligation de bouger le membre qui a reçu une vibration et uniquement ce membre, mais de la manière qu’ils désirent, devenant ainsi des partenaires et non pas exclusivement des exécutants. Les risques de collisions entre les danseurs sont importants, ce qui responsabilise le public, celui-ci muni de son téléphone a réellement la main sur une partie de l’intégrité physique du danseur et sur l’intention artistique, ce qui le place dans une situation de créateur réel de l’instant.

4 musiciens, 1 sur chacun des côtés du plateau pour délimiter de manière sonore l’espace. Les danseurs étant « aveugles » le son produit par les musiciens leur donnera une perception de l’espace dans lequel ils évoluent. L’espace sera matérialisé pour les danseurs par le son. Chaque musicien est associé aux mouvements d’un danseur. Les musiciens joueront le résultat de la danse, comme si le danseur était une partition, et non comme si la musique était support du mouvement.

L’objectif est de faire bouger le danseur d’une manière nouvelle, en saturant ses sens et en le mettant en situation stressante l’obligeant à trouver des solutions et des propositions instantanées qui ne passe pas par une perception analytique.

Privé de la vue avec la nécessité d’obéir aux injonctions du public à travers les vibreurs, susceptible de se heurter aux autres danseurs, avec la consigne de mettre une pression lors de ces contacts et non pas rentrer dans une « danse contact » ou l’on valorise le geste de l’autre. (Les danseurs sont formés au Systema, art martial russe leur permettant d’encaisser des chocs en restant détendus. La pratique de cet art est centrale dans cette création car elle va permettre de rester lucide lors de la saturation neuronale.). Et en ajoutant une dimension de compositeur instantané puisque le mouvement va directement pouvoir agir sur la musique générale. Le danseur va devoir gérer ses multiples facteurs. La multiplicité des contraintes va générer un mouvement intuitif créant chez lui une nouvelle identité celle de « bougeurs ».

Les musiciens quant à eux doivent jouer en fonction des mouvements du bougeur qu’ils se sont vu attribuer. Illustrer le mouvement, jouer contre, jouer le personnage, jouer la situation. Et pour eux aussi la nécessité de répondre dans l’instant sans avoir la main complètement sur leurs décisions. Avec comme objectif de trouver une cohésion avec l’ensemble dans l’instant. Cela nécessite des compétences particulières d’improvisateurs rompues à toutes les situations.

Le public lui se trouve dans une nouvelle position. Responsable d’un des membres d’un bougeur, mais aussi par rebond, de la musique, le plateau ne lui apparaît plus de la même manière. Là où le regard se promenait d’un danseur à l’autre, d’une situation à l’autre avec une musique prédéfinie, ce focus sur un membre va le faire pénétrer sur le plateau. Puis des envies de voir faire des mouvements par son bougeur va naître, au départ juste pour vérifier que la connexion existe, puis ensuite plus subtilement pour créer un mouvement qui a du sens et rentrer dans une pensée chorégraphique. S’apercevoir que l’on n’a pas l’entière décision du mouvement du corps du bougeur, l’accepter. Et au fil du temps peut être moins intervenir pour laisser les mouvements prendre vie et finalement comprendre la reliance profonde entre le danseur, la musique et soi-même.

Cette situation a tous les ingrédients pour nous faire imaginer un chaos chorégraphique, musical, artistique, humain de grande amplitude.
Le pari de cette création est de voir l’intelligence collective en action, beaucoup plus rapidement que l’on aurait pu l’imaginer. Mais aussi de vivre et d’assumer le moment de chaos possible « le temps de latence avant la danse ».

Déroulement :
Le spectacle se déroule en 4 parties de 15 minutes. On active une vingtaine de portable dans le public à chaque partie.
Le spectacle commence et le spectateur détenteur du portable connecté doit en tout premier lieu identifier à quel membre de quel danseur son téléphone est assigné.
Ceci correspond à la phase de la vie où l’on se cherche qui suis-je, où suis-je dans ce grand mouvement des possibles générés par la vie. Peut être que ce moment va générer une frénésie de mouvements, ou alors le fait de ne pas bouger et d’observer en indiquera bien plus.
Lorsque l’on a trouvé́ (ou pas), on participe (ou pas) à ce mouvement et l’on a des envies, des idées, des stratégies pour les réaliser, mais l’on ne possède pas 100 % des commandes et en fait, très peu d’amplitude de manœuvre. Comme dans la vie, il faut pourtant composer en permanence avec les envies de l’autre, les envies collectives, les aléas professionnels et de la vie, se nourrir, se loger et ceci avec une énorme responsabilité en ayant des enfants à protéger, maintenir en bonne santé́, éduquer, des parents âgés à accompagner.
Tout ceci fait de l’humain un chorégraphe exceptionnel capable de trouver du bonheur dans cet océan de contraintes.

Alors pourquoi pas en direct pendant 15 minutes mettre tout ce savoir-faire en commun pour créer un moment exceptionnel, avec l’ambition de pouvoir si l’on a réussi 15 minutes, réussir beaucoup plus longtemps.

Comme on apprend de ses expériences, la seconde partie bénéficiera de l’expérience de la première, profiter de sa vulnérabilité́, de son ne-pas-savoir, ne-pas-comprendre pour évoluer, transformer collectivement son rapport à l’échec : oser jouer et... se tromper, ne pas conclure mais démultiplier sa curiosité́ et ses questionnements, repérer et prendre soin du particulier, de l’inouï̈ propre à toute situation, se remémorer, rendre hommage aux découvertes, les reconnaitre et les ancrer pour aller au-delà̀.

Puis vint la troisième partie et enfin…l’ultime quatrième. Est-on condamné à tourner en rond ou a t’on trouvé un beau chemin ?

Thierry Waziniak

Création : Thierry Waziniak

Bougeurs :

Véronique Stekelorom

Antoine Dubroux

Olivia Caillaud

Anselme Couturier

Willy-Pierre Joseph

Gwennaëlle Roulleau

Pauline Cottanceau

Musiciens :

Gaël Mevel : violoncelle

Jean-Claude Oleksiak : contrebasse

Baptiste Vayer : guitare, voix

Jérôme Fouquet : trompette

François Michaud : violon, alto

Viviane Arnoux : accordéon

Kristel Adams : voix

Isabelle Duthoit : voix, clarinette

Marie Takahashi : alto

Mathias Wallerand : sax ténor, flûte

Thierry Waziniak : batterie, percussions

Techniciens :

Romain Al

Nicolas Canot

                                 Dance in Latency

 

And what if tomorrow there were no more politicians—if tomorrow we had the possibility to decide collectively on our future?
Would we be capable of it? Knowing that the collective implies that each person listens to the other, that we accept not to control everything, that a human being is a free individual.

Some will say that without leaders, chaos is guaranteed. Others believe it is the path to freedom and harmony.
Through this performance, we will place ourselves in that situation—to bring about a moment where tolerance and human collective intelligence may arise.
Perhaps there will be a moment of latency we must accept before we find the dance.

Concept

Four dancers on stage, blindfolded.
Each dancer wears vibrating sensors attached to their limbs (arms, legs, head).

These vibrators are activated by members of the audience using their mobile phones—twenty sensors in total.
Thus, twenty people in the audience have the possibility to make the dancers move, each one sending a vibration signal to one limb of one dancer.

The dancers must move the limb that received the vibration—and only that limb—but in the manner they choose, thus becoming partners rather than mere performers.

The risk of collisions between dancers is significant, which gives the audience a real sense of responsibility: with their phones in hand, they truly hold part of the dancer’s physical integrity and artistic intention.
This places them in the role of actual co-creators of the moment.

Four musicians, one on each side of the stage, define the space sonically.
Since the dancers are “blind,” the sound produced by the musicians gives them a perception of the space they move through. The space becomes tangible through sound.
Each musician is associated with one dancer’s movements, playing the result of the dance—as if the dancer were the score—rather than as if the music were the support for movement.

The aim is to make the dancer move in a new way, by overloading their senses and placing them in a stressful situation that forces them to find spontaneous, non-analytical solutions and proposals.

Deprived of sight, obliged to obey the audience’s commands through the vibrators, exposed to collisions with others—with the instruction to apply pressure upon contact rather than engage in “contact dance” that celebrates the other’s gesture—
(The dancers are trained in Systema, a Russian martial art that allows them to absorb impacts while staying relaxed. The practice of this art is central to the piece, as it enables clarity during neural saturation.)

Adding to this, each dancer becomes an instant composer, since their movement directly affects the overall music.
The dancer must manage multiple factors; this accumulation of constraints generates intuitive movement, creating in them a new identity: that of the mover.

The musicians, for their part, must play in response to the movements of the mover assigned to them—illustrating the motion, countering it, embodying the character, or expressing the situation.
They too must respond instantly, without complete control over their choices, seeking cohesion with the whole in real time.
This demands special improvisational skills, adaptable to any situation.

The Audience

The audience occupies a new position—responsible for one of a mover’s limbs, and by extension, for the music itself.
The stage no longer appears the same: where the gaze once wandered from dancer to dancer, from one situation to another, with predetermined music, this focus on a single limb now draws them into the stage.

Desires emerge—to make “their” mover perform certain actions, at first simply to check the connection, then more subtly, to create meaningful movement and enter a choreographic thought process.
They realize they don’t fully control the mover’s body—and must accept that.

Gradually, they may intervene less, allowing movements to take on their own life, and finally come to understand the deep connection between dancer, music, and themselves.

A Potentially Chaotic Situation

All the ingredients are here to imagine a large-scale choreographic, musical, artistic, and human chaos.
The wager of this creation is to witness collective intelligence in action—perhaps far more quickly than we might expect—
but also to experience and embrace the possible chaos, the latency time before the dance.

Structure

The performance unfolds in four 15-minute parts.
In each part, around twenty audience members’ phones are activated.

At the start, the participant must first identify which dancer and limb their phone is assigned to.
This corresponds to the phase of life where one seeks oneself: Who am I? Where am I in this vast movement of possibilities generated by life?

Perhaps this moment will spark a frenzy of movement—or, on the contrary, stillness and observation may reveal more.

Once identified (or not), one participates (or not) in the movement, with desires, ideas, strategies for action—but never full control, only limited room to maneuver.
As in life, we must constantly compose with others’ desires, collective needs, professional and personal contingencies—feeding, housing ourselves, raising children, caring for aging parents.
All of this makes humans exceptional choreographers, capable of finding joy within an ocean of constraints.

So why not, live, for 15 minutes, combine all this know-how to create an extraordinary moment—
with the ambition that if we can succeed for 15 minutes, we might succeed for much longer?

As we learn from experience, the second part will benefit from the first: embracing vulnerability, not-knowing, not-understanding, to evolve—
transforming our collective relationship to failure: daring to play and… make mistakes, not to conclude but to multiply curiosity and questioning,
to recognize and care for the unique, the unheard-of within each situation, to remember, to honor discoveries, to acknowledge and anchor them in order to go further.

Then comes the third part, and finally… the ultimate fourth.
Are we doomed to go in circles, or have we found a beautiful path?

Thierry Waziniak

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