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KAIROS

1 Kairos 6:02

2 Bach 1

Composed By [D'après] – J.S. Bach* 11:05

3 Bach 2

Composed By [D'après] – J.S. Bach* 6:24

4 Ma Folle Valentine 8:29

5 Les Oiseaux De Paradis

Composed By [D'après] – M. Ravel* 5:15

Total time: 37.16 mn

 

Le violoncelliste et pianiste Gaël Mevel et le batteur Thierry Waziniak travaillent ensemble depuis bien des années. On se souvient de ce beau trio avec le contrebassiste Jean-Jacques Avenel et de leurs albums La Lucarne Incertaine et Danses Parallèles pour AA Records et Leo Records. Mais comme les improvisateurs motivés ne sont pas condamnés à se répéter, les deux musiciens ont voulu évoluer dans leurs pérégrinations musicales avec des projets vraiment intéressants. Récemment, j’avais chroniqué valablement un beau trio de Gaël Mevel et de Thierry Waziniak avec le saxophoniste Michaël Attias, Alta sur le meêm label. Voici un extrait de ma chronique : « Les musiciens mettent en avant le silence, une forme de contemplation du vide et de beaux mouvements lents. Il suffit de quelques coups d’archet vibrant de Gaël Mevel pour mettre une fois pour toutes en évidence la densité lumineuse de son jeu, occulté ici par le parti-pris minimaliste qui préside à l’esprit d’ouverture de ce magnifique trio aussi discret que sensible. Car c’est la sensibilité, la légèreté, l’épure de formes musicales réduites à leur existence fantomatique qui inspirent cette géométrie triangulaire aventureuse et mouvante. Ils se rapprochent ou s’écartent de la mélodie en étirant les pulsations jusqu’à leur dissolution dans le son. C’est très fort et aux antipodes de l’expressionnisme free, dessinant un univers où le moindre geste, une vibration de cymbale et deux notes de basse répétées sur la touche du violoncelle prennent tout leur sens. » Cette impression de légèreté, de lévitation dans l’espace est encore magnifiée par la présence unique de Mat Maneri à l’alto microtonal et de l’exquise trompette feutrée de Jean-Luc Capozzo. Une musique au ralenti, un free de chambre lyrique et délicieusement épuré, parfois échevelé (3/ Bach 2) mais toujours en douceur et un sens du dialogue et de l’interaction tangentielle… Il n’est pas rare qu’un des musiciens joue seul ou à deux puis trois, chacun dosant ses interventions avec des phases de silence réitérées. Ma folle Valentine est une évocation du fameux standard fétiche de Miles et de Chet déclinée sous la plume du violoncelliste jouée en roue libre avec un Capozzo délicat et étincelant qui s’élève en disloquant la trame jusqu’à ce que les deux archets de Mevel et Maneri nous plongent dans un autre univers. Le violoncelliste joue aussi des parties de basse en pizz un peu comme le ferait un contrebassiste ou souligne des moments forts avec un coup d’archet ou deux placés à l’instant même où ils révèlent tout leur sens. Et que dire du jeu microtonal de Mat Maneri aux multiples intervalles dans un ton et ses 72 notes découpant un seul octave. Il y a un parallèle à faire avec la musique indienne. Mais surtout son jeu à l’alto imprime des couleurs et des nuances tonales spécifiques à la musique du groupe, les projetant dans une atmosphère intimiste et mystérieusement sacrée qu’il joue deux notes sur un temps ou que son archet virevolte dans ces micro-intervalles imbriqués dans un nuancier extraordinaire, lumineux et tout en circonvolutions magiques. 1/ Kairos est signé Gaël Mevel, Bach 1 et Bach 2 sont d’après J-S Bach et de beaux tremplins pour leurs superbes improvisations collectives et leur manière tout en retenue et introvertie. L’album se termine avec les Oiseaux de Paradis d’après Maurice Ravel. Thierry Waziniak meuble les temps avec parcimonie suggérant des pulsations plutôt que de les appuyer. Une syncope elliptique qui cadre parfaitement avec l’esprit de cette musique toute en retenue. À l’écoute, on découvre un quartet très original au point que s’il n’était pas mentionné les emprunts à Bach, My Funny Valentine ou Ravel, on ne s’en aurait pas aperçu tant cette musique coule de source et que les artistes semblent improviser collectivement du début à la fin de chacun des cinq morceaux d'une durée totale de 37 minutes. Ce magnifique CD est inséré dans une œuvre d’art peinte sur deux carrés de caoutchouc aimantés qui emballe le compact. Une belle réalisation pour une musique aérienne et hyper décontractée.

 

L’élargissement d’un groupe et de ses timbres affiliés se retrouve encore plus avec le quartet Kairos (Label Rives 7). Sur Fragments de temps, le duo de base du violoncelliste français Gaël Mevel et du batteur Thierry Waziniak est rejoint par le trompettiste/bugliste Jean-Luc Cappozzo et le violiste américain Matt Maneri. Le résultat est un jazz de chambre improvisé inventif et vivifiant. Avec des clins d’œil aux traditions classiques, certains morceaux sont des contrafactes de Ravel ou de Rogers & Hart, tandis que le centre de l’album comprend deux pièces liées intitulées Bach 1 et Bach 2. Commençant subtilement la première avec un mélange délicat de flûtes du bugle et de cordes tempérées, des clips de batterie et des glissandi de violoncelle viennent perturber la délicatesse pseudo-baroque. Les explorations de cuivres à demi-vanne et sans ton, les pulsations façon contrebasse de Mevel et les strums mandoline-like de Maneri créent une lamination polyphonique résolue sur Bach 2. Les coups soutenus du violoncelle (andante) et de l’alto (adagio), couplés à des claquements irréguliers de batterie, maintiennent l’exposition tandis que les morsures de basse et les jabs staccato de Maneri transforment la narration. Avec des thèmes exprimés par des motifs incluant des harmonies violoncelle-trompette ou des réfractions alto-violoncelle, le quartet conserve également des expressions horizontales, même lorsque pivots et bends fragmentent le temps.

Bien que l’attrait principal du violoncelle au fil des siècles ait été ses tons mélodiques produits par ses quatre cordes, ses qualités percussives et dissonantes peuvent aussi être mises en avant.

– pour The Whole Note, avril & mai 2025

PRESS

Cellist and pianist Gaël Mevel and drummer Thierry Waziniak have been working together for many years. We remember their beautiful trio with double bassist Jean-Jacques Avenel and their albums La Lucarne Incertaine and Danses Parallèles for AA Records and Leo Records. But as motivated improvisers are not condemned to repetition, the two musicians wanted to evolve in their musical explorations with truly interesting projects. Recently, I had thoroughly reviewed a fine trio of Gaël Mevel and Thierry Waziniak with saxophonist Michaël Attias, Alta, on the same label. Here is an excerpt from my review:

"The musicians emphasize silence, a form of contemplation of emptiness and beautiful, slow movements. Just a few vibrant bow strokes from Gaël Mevel are enough to highlight the luminous density of his playing, here overshadowed by the minimalist approach that guides the open spirit of this magnificent trio, both discreet and sensitive. It is the sensitivity, lightness, and purity of musical forms reduced to their ghostly existence that inspire this adventurous and moving triangular geometry. They approach or move away from the melody, stretching pulses until they dissolve into sound. It is very powerful and at the opposite end of free expressionism, drawing a universe where every gesture, a cymbal vibration, or two repeated cello notes gain full meaning."

This impression of lightness, of levitation in space, is further enhanced by the unique presence of Mat Maneri on microtonal viola and the exquisite, muffled trumpet of Jean-Luc Capozzo. The music moves in slow motion, a lyrical and delicately refined chamber free improvisation, sometimes wild (Bach 2), but always gentle, with a sense of dialogue and tangential interaction. It is not uncommon for one musician to play alone or in pairs, then all three, each measuring their interventions with repeated phases of silence. My Funny Valentine evokes the famous Miles and Chet standard, reimagined by the cellist in free form with Capozzo’s delicate, sparkling trumpet, disrupting the texture until the bows of Mevel and Maneri plunge us into another universe.

The cellist also plays pizzicato bass lines, somewhat like a double bassist, or emphasizes strong moments with a bow stroke or two at the exact instant they reveal their full meaning. And what can be said of Mat Maneri’s microtonal playing, with multiple intervals in a single key and 72 notes within one octave? There is a parallel with Indian music. Above all, his viola playing imparts colors and tonal nuances specific to the group’s music, projecting it into an intimate and mysteriously sacred atmosphere, whether he plays two notes in one beat or his bow spins through these interwoven micro-intervals in an extraordinary, luminous, and magically convoluted palette.

Kairos is by Gaël Mevel; Bach 1 and Bach 2 are based on J.S. Bach and serve as beautiful springboards for their superb collective improvisations and their restrained, introspective approach. The album concludes with Oiseaux de Paradis, inspired by Maurice Ravel. Thierry Waziniak fills the time sparingly, suggesting pulses rather than emphasizing them. An elliptical syncopation that perfectly matches the spirit of this understated music. Listening reveals a very original quartet, so much so that, were it not for the explicit references to Bach, My Funny Valentine, or Ravel, one might not notice them, as the music flows naturally and the artists seem to improvise collectively from start to finish across the five tracks, totaling 37 minutes.

This magnificent CD is presented within a work of art painted on two magnetized rubber squares that encase the disc. A beautiful realization for music that is airy and effortlessly relaxed.

Orynx-improv'andsound- Belgique

Enlarging a band and its affiliated timbres even more is the Kairos quartet (Label Rives 7). On Fragments de temps the basic duo of French cellist Gaël Mevel and drummer Thierry Waziniak are joined by fellow Gaul trumpeter/flugelhornist Jean-Luc Cappozzo and American violist Matt Maneri. The result is inventive and invigorating improvised chamber-jazz. With nods towards classic traditions some tunes are contrafacts of Ravel or Rogers & Hart lines, while the disc’s centrepiece is two affiliated pieces called “Bach 1” and “Bach 2”. Slyly beginning the first with a delicate meld of flugelhorn flutters and well-tempered string smoothness, drum clips and low-pitched cello slides soon chip away at the pseudo-Baroque delicacy. Half-valve and toneless brass explorations, double bass-like throbs from Mevel and Maneri’s mandolin-like strums create a polyphonic lamination that is resolved on Bach 2. Sustained sharp strokes from the cello (andante) and the viola (adagio) coupled with irregular drum smacks maintain the exposition as bass bites and Maneri’s staccato jabs transform the narrative. With themes expressed by motifs including cello-trumpet harmonies or viola-cello refractions, the quartet additionally maintain horizontal expressions even as pivots and note bending fragment the time.

Although much of the cello’s appeal over the centuries has been melodic tones that can be created with its four strings, the instrument’s percussive and discordant qualities can be featured. More so then the other discs the happens on Parr’s Ditch (Confront CORE 41). Brooklyn-based cellist T.J. Borden highlights many of these barbed timbres in this duo with clarinetist Tom Jackson of London, England. Heard during three lengthy improvisations are a few liner and lyrical interludes. But the key idea of the duo is to express as wide a variety of rugged and pointed strokes with a bow, fingers and a minimal number of strings as the clarinetist can produce with his reed and multiple keys. While Jackson’s collection of altissimo squeaks, watery trills and intensified breaths set up the challenge from the first sequences, Borden’s exposition of sul ponticello stabs and strident string whistles match tones with similar aggression. Often these spiccato slices also cut through the clarinetist’s clarion calls. By the time Parr’s Ditch 2 arrives, stop-and-start reed elevation is supplemented by equally belligerent arco timbres which are sourced from below-the-bridge strings and often sound as if they’re lacerating the wood itself. Additionally as Borden’s col legno stops and Jackson’s clarion flutters intertwine they reach such prestissimo affiliations that if the program was visual the result would be a speedy blur. Later the clarinet’s transverse slobber and the cello’s harsh flanges almost meld. Until more generalized reed puffs and descending string vibration mark a final concordance, strained ruggedness has defined the interaction.

The crafts people who evolved the cello from the viola de gamba and bass violin century to become the instrument it is today likely couldn’t imagine the multiple roles exemplified by the sounds on these discs. But we can hear them.

–for The Whole Note April & May 2025 Canada

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